substrat pour cactus et succulentes


Eternelle question pour certains, quel substrat utiliser pour les cactus et succulentes ou plantes grasses ?

Le substrat

Moi, avec le temps je serais tenté de me demander “Ai-je ce qu’il faut pour composer mon mélange moi-même ?”
Pourquoi le faire soi-même ? Simplement pour répondre à de meilleures conditions de culture qui seront bien adaptées à mes plantes.
Avec l’expérience, on se rend vite compte que certaines espèces préfèrent par exemple un substrat bien plus drainé
que d’autres. Il suffira alors de le modifier, soit pour l’enrichir, soit pour l’appauvrir en éléments nutritifs (matière organique).
Les terreaux “spécial cactées” du commerce sont à mon avis bien inférieurs en qualité à ceux que l’on pourrait concevoir
soi-même. A condition de respecter quelques points essentiels que nous verrons plus bas.

Il ne faut pas perdre de vue qu’un substrat pour cactées et succulentes doit être aéré. Ceci pour deux principales raisons : diminuer le risque de pourriture en séchant plus vite et permettre aux racines de se développer plus facilement.
Si en dépotant vous avez un “bloc de béton”, vous avez tout faux ! :) Si une grande partie tombe comme le sable d’un sablier, bravo ;)
Malgré ce que certains afirment, couvrir la surface du pot avec des cailloux diminue la vitesse de séchage. Il est bien connu que sous une pierre l’humidité est plus importane, c’est d’ailleurs là qu’on y trouve les limaces.
Ces cailloux peuvent être décoratifs ou là dans le but de ne pas creuser la terre lors des arrosages et c’est tout. Moi, je trouve ça très artificiel et moche, désolé on ne se refais pas.

Les terreaux “spécial cactées” du commerce

Avantages :
Tout prêts, pratiques pour ceux qui n’ont ni le temps, ni la place de le faire ou qui n’ont aucun des ingrédients.
Bien que les ingrédients de base, comme nous le verrons sont facilement trouvables.

Inconvénients :
Chers. Peu adaptés. Pas toujours bien conçus.
Une partie des éléments essentiels à la vie d’une plante sont trop souvent manquants et des fois remplacés par de l’engrais.
J’en ai déjà vu avec des parasites !

Bien souvent leur composition est : sable, tourbe blonde et/ou brune, engrais. Donc à part l’engrais dont
il est rare que la teneur en éléments (NPK*) ne soit indiquée, ni la quantité totale, il n’y a aucun élément nutritif !
De ce fait la plante ne poussera pas dans de bonnes conditions.
Je veux bien croire que certaines marques en produisent de qualité suffisante, mais je n’en ai que rarement vu.
Si vous n’avez d’autre choix, ou que vous préférez ce type d’achat à la conception personnelle, ce n’est pas
catastrophique non plus, n’exagérons pas.
Pour conclure, ce type d’achat convient pour dépanner. mais rien n’empêche de le modifier.

*

N : Azote, Son action essentielle concerne la partie aérienne des végétaux : tiges et feuillage.
P : Acide phosphorique, son action se concentre sur les racines, dont il assure le bon développement. Il favorise également la résistance aux maladies, floraison, reproduction et fructification.
K : Potasse, favorise le développement des fleurs, des fruits et des bulbes.

Les composants du mélange maison


Mélange sable et graviers de granit

Le sable
Elément très important, à ne pas négliger.
Il permet de drainer l’eau dans le substrat. Son incorporation varie de 30% à 50% voire plus pour certaines espèces.
Il ne doit pas être trop fin. Ne pas provenir de la plage, car il est souvent très fin et salé.
Les principales origines sont le sable de Loire et le sable de Seine.
Le sable de Seine est de bonne granulométrie mais calcaire, donc à éviter sauf pour les espèces qui préfèrent un sol calcaire.
Le sable de Loire (siliceux)lui convient très bien et se trouve ou s’achète dans différents calibres. Cependant attention.
L’hiver il est arrivé à des personnes d’en récupérer aux abords des villes, là où coulent les eaux pluviales chargées en
sels de déneigement ou près de la mer, riche en sel. Dans ces cas là, soit en obtenir autrement ou alors grâces à de
multiples lavages, vous pourrez ôter sa teneur en sel. Le sel empêche la plante de boire et monte l’acidité (ph)
du substrat à des valeurs qui condamneraient vos plantes.
A savoir qu’il est interdit de se servir tout seul ! Pour en obtenir, achetez du sable pour aquarium (très cher),
ou alors chez les marchands de matériaux à des prix défiants toute concurence :) Surtout pour les
quantités nécéssaires.

La pouzzolane


La pouzzolane

Elle est issue des carrières, notament celles d’Auvergne. C’est une roche volcanique.
Elles est interressante car elle est poreuse et de faible densité. Les racines s’y accrochent, et elle conserve un peu d’humidité.

Pour s’en procurer, plusieurs solutions : les marchands de matériaux ou les magasins de bricolages, jardineries…
Ou alors vous avez la chance d’habiter dans une région où elle est extraite et dans ce cas les choses sont bien plus simples.
Elle est souvent vendues pour faire des surfaçages dans les jardins et aussi pour décorer.
Son calibrage est différent suivant l’emploi pour lequel elle est prévue. De la taille d’un gros grain de sable à
8 mm convient très bien.


La vermiculite

La vermiculite

La vermiculite, d’origine naturelle, s’utilise sous forme expansée. Il s’agit de silicate d’alumine
et de magnésie. Elle est produite par chauffage et à une certaine température, le matériau ne fond
pas mais se dilate.
Elle peut être incorporée au substrat en petite quantité afin de l’alléger. Dans le temps ce
matériau se déteriore et perd de ses qualités.
J’en incorpore environ 2 poignées pour 5 litres, mais cela peut être un peu plus.
Se trouve principalement chez les marchands de matériaux et de bricolages.

Je la tamise et y ajoute du sable pour en ajouter au substrat à certaines
plantes qui réclament un substrat très drainant et aéré et pour les semis.


Les petits cailloux

Les petits cailloux

D’une taille de 3 à 6 mm environ
Ils ont le même rôle que le sable mais en plus efficace.
Les graviers de granit pourront aisément les remplacer ou les compléter.
Le mieux c’est de les mélanger avec le sable. Voire à en ajouter à la surface, pour décorer,
ou éviter que l’eau d’arrosage ne creuse trop. dans ce dernier cas, il est préférable d’utiliser des cailloux
de tailles supérieures.


Le terreau

Le terreau

Son rôle est d’apporter les matières organiques.
Je n’en incorpore jamais plus d’un quart, car il est source de pourriture des racines, parasites…
Suivant les endroits où on le ramasse, bien que ce soit interdit il peut être plus ou moins acide.
L’idéal serait d’en mélanger de différentes origines.
Je préconise de le tamiser à sec, puis de le stériliser partiellement à la chaleur. Il s’agit de le chauffer
sur une poelle par exemple jusqu’a ce qu’il soit à peine brûlant, mais pas carbonisé. A faire à l’extérieur ! Il doit être bien décomposé.
Source d’approvisionnement : jardineries, a vérifier qu’il n’est pas mixé avec de la tourbe. J’en incorpore à peine ou pas du tout.


L’argile

L’argile

L’argile a diverses origines. Elle absorbe l’eau lentement et la retient.
Elle est composée de grains extrêmements fins ce qui fait qu’elle retient les éléments nutritifs entre autre.
Elle rend les terres lourdes et compactes.
Quand j’en ai, j’en incorpore une dose minime afin d’enrichir le substrat.

La tourbe

Il s’agit de fibres végétales qui ne se décomposeront plus. Elle est plutôt acide et très pauvre
en éléments nutritifs.
Elle est difficile à mouiller et longue à sécher. De plus, en séchant, son pouvoir de rétractation est élevé
ce qui fait que la motte se décolle complètement du pot. Ainsi lors de l’arrosage, l’eau coule directement
sur les côtés sans mouiller la botte.
Largement utilisée par les pépinéristes à l’état pure, elle demandera à être intégralement enlevée
après un achat au profit d’un substrat plus adapté. De plus les parasites s’y développent très bien…
En laisser un peu ou en incorporer en très petite quantité ne nuira pas aux plantes. Pour s’en procurer : les pépinéristes.


La terre

La terre

On l’appelle aussi terre végétale.
C’est l’élément de base du substrat. Elle peut être calcaire, sableuse ou argileuse. Donc collante, lourde ou légère.
De ce fait il faut en tenir compte pour la composition en ajoutant plus ou moins de sable par exemple.
Elle contient de l’humus, et des oligo-éléments indispensables aux plantes.
C’est l’élement que j’incorpore toujours quelque soit le mélange désiré.
J’en met environ de un tiers à deux tiers.
Sources d’approvisionnements : le jardin, pépinéristes…

Un substrat à la va-vite

Bon, déjà par précaution je fais une stérilisation à la chaleur de tous les éléments requits.
Ensuite, à part les cailloux, je passe tout au tamis (à sec) pour éliminer branches, racines, feuilles non décomposées…
J’obtiens ainsi mes différents composants qui sont fluides et légers, il suffit d’y passer la main pour s’en rendre compte.
Quand je désire donc faire du rempotage pour des plantes à substrat dit “classique”, la plus grande partie, je
mélange comme indiqué ci-dessous :
– Terre de 25 % à 50 %
– Sable + graviers ou petits cailloux environ 40 à 60 %
– Terreau jusqu’à 10% mais seulement pour les plantes qui en ont besoin.
Voilà c’est pas plus compliqué. Si vous voulez rajouter d’autres ingrédients, libre à vous !
Du sable fin silicieux, de l’argile, de la perlite, de la vermiculite…
Gardez seulement à l’esprit que le substrat obtenu doit être drainant.
Pour faire simple sans vous embêter, j’ai consacré un article entier avec une vidéo sur le Substrat passe partout pour cactus et succulentes.


Le résultat

Quelques variations

Les plantes à feuilles succulentes ont besoin d’un sol plus riche, alors augumentez par exemple la proportion
de terre végétale.
Certaines cactées, ont besoin d’un sol minéral, baissez les proportions de terreau et de terre au profil du sable.
Des plantes sensibles à l’humidité comme les Stapeliees auront besoin d’un sol nutritif mais très drainant,
enlevez le terreau, faites le à base de terre, de sable et de cailloux de petits calibres.

Il n’y a pas de recette typique ou magique. L’expérience compte beaucoup. Chaque amateur a sa recette
et ne jure que par elle. Et d’un amateur à l’autre, ces recettes varient.
Le lieu géographique aussi compte beaucoup, des plantes auront moins d’humidité en Espagne qu’a Lille.
Pour finir je dirais juste que le point commun qu’on les différents substrats est le côté drainant, encore une fois.
J’avoue avoir testé à long terme pour les cactus les substrats ménéraux avec succès.;)

Mon substrat préféré

En général, je le prépare à la va-vite. :)
Terre de mon jardin qui est assez riche tamisée + à peine de sable fin (le blanc) + sable de Loire à différentes granulométrie + graviers de granit. Ces deux derniers éléments en grande quantité, facilement 60 %.
De la pouzzolane dans le fond ou les blocs de terre qui ne sont pas passés dans le maillage du tamis. Mais je ne fais pas cela pour le drainage que je trouve inutile quand on contrôle l’arrosage, c’est juste pour boucher les trous dans le fond du conteneur histoire que mon pot ne joue pas les sabliers. ;)
Ce dosage (terre / éléments drainants) varie si les plantes ont besoin d’un substrat plus ou moins minéral.

Le recyclage en vidéo.

Le surfaçage

Un surfaçage consiste à mettre une couche plus ou moins épaisse de cailloux en surface. Deux avantages : le côté esthétique et cela empêche de creuser
lors des arrosages.

Personnellement je n’en fais pas car je trouve que cela ne fait plus naturel et donne un côté artificiel.

Il faut aussi savoir que le substrat sèchera moins vite. Mon avis quand à la qualité drainante d’un substrat serait plutôt le côté “aéré”
par opposition à compacte et/ou tassé. Après c’est juste une histoire de savoir QUAND arroser.
Une personne qui n’a pas un minimum d’années de culture va faire des erreurs et en tirer des leçons, enfin j’espère.;)
Mais souvent le fait de chercher à faire plus drainant que drainant est un moyen de “court-circuiter” cette expérience. Non pas qu’il ai tort,
c’est même bien de vouloir améliorer mais rien ne remplacera l’apprentissage de la main tenant l’arrosoir. Ce que je veux dire c’est qui si vous avez tendance à
arroser un peu trop évitez les surfaçages et les pots plastique.

Florent, janvier 2006